Article-métier du mois-Mai 2016

En stage à WeTechCare depuis le mois de février, Malika exerce en tant qu’ergonome. Mais qu’est-ce que ce métier au drôle de nom ? Elle nous explique.

 

Ergonome, Kezako ?

« Comprendre l’activité pour la transformer », telle est l’essence même du travail d’ergonome. L’ergonomie part d’une posture, d’une vision qui considère que c’est l’environnement qui doit s’adapter à l’Homme. C’est donc sous cet angle que les problématiques sur lesquelles l’ergonome travaille seront appréhendées. S’appliquant à des disciplines très variées, l’ergonomie peut s’intéresser tout autant à la santé au travail, au stress, qu’à l’organisation de l’espace de travail. Quel que soit le domaine où l’ergonomie s’applique, la problématique sera traitée en partant de l’utilisateur final. L’objectif est alors de concevoir un objet utile, qui puisse s’utiliser facilement, sans risque pour la santé, et que l’utilisateur puisse en retirer une satisfaction. »

Concrètement, ergonome à WeTechCare : quelles sont les missions ?

« En tant qu’ergonome au sein de WeTechCare, je travaille sur la plateforme Les Bons Clics. Il s’agit d’un site web de formation conçue pour les plus éloignés du numérique. Cet outil a trois objectifs : évaluer le niveau numérique des personnes, former aux compétences numériques de bases et faciliter l’usage des services en ligne les plus utiles.
Le lien entre le métier et la plateforme ? La conception et l’orientation du projet !

Ainsi, je me suis tout d’abord rendue à de nombreuses permanences connectées, afin de prendre conscience de la réalité du terrain, des habitudes des conseillers et des bénéficiaires, des difficultés rencontrées. Concrètement, j’observe dans un premier temps l’ensemble des pratiques des accompagnants et des bénéficiaires et j’identifie les difficultés qu’ils rencontrent. L’objectif est que ce soit eux, les futurs utilisateurs, qui m’indiquent et me montrent leurs usages, leurs habitudes, la façon dont ils travaillent, et non pas que j’anticipe ou imagine moi-même ce dont ils ont besoin. Ainsi, par la suite, je filme les permanences auxquelles je me rends. Cela permet de pouvoir revenir sur certains points et d’analyser, avec les accompagnants, leur façon de travailler. En effet, au-delà de l’observation, je discute avec eux et les questionne, pour qu’ils m’expliquent la façon dont ils travaillent. Quelques fois, ce qu’ils me disent et ce que j’observe s’avère être différent. Par exemple, un accompagnant pourra me dire qu’il ne fait jamais à la place d’un bénéficiaire, alors que durant une permanence, il aura réalisé une manipulation à la place de l’apprenant. Ainsi, ces vidéos permettent de revenir sur un moment concret, et permettent à l’accompagnant de mettre des mots sur son action, en expliquant des situations singulières. C’est l’analyse de ces dernières qui permettra à notre travail de se construire et d’avancer. Ce travail permet ainsi de regrouper les différents points de vue de chaque personne impliquée dans l’utilisation de la plateforme, et d’adapter cette dernière aux besoins ainsi qu’aux pratiques des utilisateurs : les accompagnants et les bénéficiaires.

Grâce à ces données, nous avons pu travailler sur la facilité d’utilisation du système Les Bons Clics. En d’autres termes, faire en sorte que la plateforme puisse être accessible à tous, en cohérence avec les besoins et les pratiques des utilisateurs. »